vendredi 21 janvier 2011

J'ai lu "La Tenda rouge de Bologne" de John Berger

Dans La Tenda rouge de Bologne, John Berger raconte l’histoire de John qui part à la recherche d’Edgar. « Edgar était le frère le plus âgé de mon père, né dans les années quatre-vingts du dix-neuvième siècle. » Un oncle. Un oncle dont « la passion principale consistait à écrire (et recevoir) des lettres ». Un passionné. « Sur la table de toilette, il y avait toujours un carnet de timbres. » Quelqu’un qui « croyait que le meilleur était à venir. » Quelqu’un qui aimait aussi beaucoup lire : il avait trois cartes de la même bibliothèque « afin de pouvoir à tout moment emprunter au moins une douzaine de livres » qu’il transportait sur le porte-bagage de sa bicyclette. Quelqu’un qui voyageait – à une époque où le tourisme n’existait pas encore. « Il pensait que voyager ouvrait grand l’esprit. » Quelqu’un qui écrivait sur « une machine à écrire sur laquelle il tapait avec deux doigts ses lettres et ses pensées. »
« Plus tard il fut fasciné par la ville de Bologne. »
Bologne, la ville rouge. « Je n’ai jamais vu un rouge comme celui de Bologne. »
On ne s’étonnera donc pas qu’Edgar ait fini par intéresser John. Qui, après quelques pages chargées de nous décrire le personnage, se rend sur ce lieu magique. Et le passé devient le présent.
« Je suis assis sur ces marches. »
A Bologne, John Berger s’adonne à une sorte de voyage immobile, hume, regarde, écoute la ville. Les arcades permettent de marcher « sans que jamais l’on soit tributaire du ciel. » Et les fenêtres ont toutes des stores de la même couleur : rouge. « On les appelle tende. Le rouge n’est pas un rouge argile, ni un terracotta, c’est un rouge teinturier. » Il visite quelques échoppes, il retombe dans les souvenirs.
« Allongé sur la marche, je garde les yeux clos. »
Ce livre est un récit-promenade, une flânerie dans le présent, une méditation sur le passé,  la mémoire, le temps. Il est composé d’une centaine de séquences : les unes font une page, les autres une ligne. Le tout est agrémenté de dessins épurés, offre un instant de lecture de pure poésie.
Les premières lignes : « Je devrais commencer par dire combien je l’aimais, de quelle façon et à quel point, avec quelle sorte d’incompréhension. »
Traduit de l’anglais par Pascal Arnaud. Dessins de Paul Davis. Collection Made in Europe, Quidam éditeur 2009.

Écrivain engagé, romancier, poète, essayiste, scénariste, peintre et critique d'art, John Berger, quand il n'est pas en voyage, partage son temps entre la région parisienne et un petit village de Haute-Savoie où il vit et travaille depuis quarante ans. Créateur en perpétuelle recherche, artiste, penseur européen éminemment influent, il a obtenu plusieurs prix littéraires, dont le Booker Prize en 1972 pour « G ». Source : www.quidamediteur.com

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